mercredi 7 mai 2008

Départ, ennui méchanique, nuit d'enfer et repos forcé...

Le mercredi soir, après une belle journée à sillonner les forêts de Carson et les environs de Taos, nous sommes allés déguster, à nouveau, d'exquis plats mexicains. En discutant, il nous prit l'envie de rentrer à la maison un peu plus tôt. Le départ était prévu pour le vendredi matin mais le désir d'assister à la finale des séries de fin de saison de l'Équipe de soccer de Sara nous tenaillait. Ayant profité au maximum de nos vacances, nous avons décidé de quitté très tôt le jeudi matin et d'essayer d'être au centre intérieur de soccer, le samedi matin à 9h00.... Nous n'avons pas averti les enfants. Sara aurait pu être déçue, s'il nous était impossible d'arriver à temps. De toute façon, elle s'était déjà invité un fan club.....

Nous sommes partis le jeudi matin à 5h AM. Nous avons aperçu les plus hauts sommets des Rocheuses au Colorado, des rennes, des antilopes (oui, oui...) et un magnifique lever de soleil à travers les nuages. La pluie s'est mise à tomber dans les environs de Denver et je trouvais affreuses les villes grises et ternes que nous traversions. Le choc était d'autant plus grand, que nous venions de passer deux semaines dans les déserts et les montagnes peu peuplés du Nouveau-Mexique. Lorsque j'aie vu une grosse usine cracher ses fumées sûrement toxiques par d'énormes cheminées, j'ai ressenti énormément de dégoût et de découragement.

Silencieux, tristounets, mélancoliques, nous parlions peu... Mais kilomètres après kilomètres, nous avons roulé jusque tard dans la soirée, au limite du Missouri et de l'Illinois. Finis les plateaux désertiques et les montagnes aux pics enneigés. Selon nos estimations, il était fort possible que nous soyons à temps pour le match ultime de la saison d'hiver....

Malheureusement, le lendemain matin, il nous arriva la même chose que lors de notre départ pour la Floride à Noël. La roue avant s'est mise à branler et nous dûmes arrêter sur le bord de la route pour appeler CAA. Là-bas, pas moyen de nous trouver une remorqueuse. Stressés, nous attendions des nouvelles qui n'arrivaient pas en nous faisant brasser par les camions qui passaient près de nous, trop près en fait. Pat au bout d'une heure se décida à appeler notre compagnie d'assurance (Aviva) qui offre aussi le service de remorquage. Ce fut une bonne décision car 30 minutes plus tard, une remorqueuse arrivait pour nous sortir de là....

Les pièces furent commandées inextrémis à 15h45 pour le lendemain matin. Un des avantages de notre GMC Eléganza, c'est que toutes les pièces sont encore fabriquées et disponibles partout en Amérique du nord en 24 heures. Déçus de ne pouvoir assister au match de Sara, nous étions heureux de savoir que notre arrêt ne serait pas long... On se félicitait d'être partis avec une journée d'avance puisque le weekend, les garages sont fermés et les pièces non-disponibles...

Nous décidâmes de rester dans notre motorisé pour la nuit, malgré qu'il soit levé en avant, une roue en moins. Après tout, notre lit est super confortable, le frigo était plein et on avait une petite bouteille de vin... Nous étions dans le stationnement d'un petit parc industriel, plusieurs édifices d'un côté et le chemin de fer de l'autre. La ville à quelques pas de marche...

Une petite gang s'est attroupée à l'extérieur d'une des bâtisses. Des gars, sirôtant une bonne bière en ce vendredi soir, sûrement pour souligner la fin de semaine... Nous ne sentions aucunes menaces et on savait qu'ils partiraient bientôt...

Comme de fait vers 21h, tous partirent. Faire les clubs probablement. Pat et moi, éreintés, vannés, les ventres bien remplis des délicieuses côtes levées, dégustées à quelques pas de là, nous sommes couchés... Vers 1h AM, des voitures revinrent à l'entrepôt où les gars prenaient une bière en début de soirée.. Rien de menaçant encore une fois. Ils revenaient faire un tour pour terminer la soirée. On entendait de la musique quand la porte s'ouvrait, un gars discutait calmement au cellulaire à l'extérieur. Je somnolais sans prêter attention à ce qu'il disait quand soudain, on entendit une altercation entre le gars et une fille. Le silence revint puis, une autre voiture est arrivée et quelqu'un a cogné à la porte. Plus tard, les voitures repartirent tranquillement les unes après les autres... Enfin ai-je dis à Pat, on va avoir la paix et dormir le reste de la nuit.... Mais c'était une erreur...

Il ne restait que le propriétaire de l'entrepôt, il appelait son chien. Celui-ci ne revenait pas.... il fit semblant de partir, il revint et appela son chien... Rien... Il refit le même manège encore une fois, mais là.... Quelqu'un sortit de nulle part, lui vola sa cadillac et se mit à foncer sur lui en faisant crisser les pneus. Il criait qu'il était pour les tuer et eux faisaient vrombir le moteur, fonçaient à nouveau sur lui, sautaient par dessus le chemin de fer, faisaient déraper la voiture.. Revenaient..

J'étais complètement sous le choc. Je ne pouvais bouger et la seule chose que je pensais, c'était de me trouver un endroit sécure où d'éventuelles balles ne pourraient m'atteindre... Je n'ai même pas pris le cellulaire pour appeler la police.. Je me sentais prise au piège, dans un motorisé dont la roue avant était enlevée. Pas moyen de partir d'ici... Et le gars qui se tenait tout près de nous! Le chien, c'était un piège pour le berner. C'est clair!

Puis, on entendit la fille ricaner... Et dans un vrombissement du tonnerre, la cadillac s'éloigna. Le gars rentra à l'intérieur. Puis, la police passa... Enfin! Il ressortit un peu plus tard avec une autre voiture. Pat et moi, avons ensuite dormi profondément, probablement à cause de la puissante décharge d'adrénaline que nous venions d'avoir. On venait de vivre une scène digne des films d'actions ou d'horreur d'Hollywood... Même la cadillac, l'autre bord de la voie ferrée semblait vivante, possédée...

Le lendemain, nous étions à terre. Pas de moral, pas de gaieté.. Je ne cessais de pleurer... La pièce arriva tôt et les méchanos rentrèrent expressément pour nous. Ils travaillèrent d'arrache pied jusqu'à ce que le patron vienne nous voir pour nous dire que nous devions absolument changer une autre pièce. Nous avions eu le même problème car une des pièces (qui n'avait pas été changée la dernière fois) n'était pas la bonne. Elle était trop petite et les autres bougeaient et se loussaient autour... Je me suis mise à sangloter comme un bébé... Qu'il y ait un public ne me dérangeait pas pantoute. J'étais atterrée, démolie, en état de choc...

Car commander une autre pièce, ça voulait dire que nous devions passer beaucoup d'autres journées dans cette petite ville perdue de l'Illinois. Nous étions samedi et nous ne pouvions commander la pièce avant le lundi matin. Ensuite,il fallait compter sur le 24 heures de délai de livraison... Les commandes partant à 16h00 l'après-midi via UPS... C'était une évidence... Pas moyen de quitter East Moline avant mardi midi... Les games d'émotions que j'ai ressenti sont passés de l'horreur à la colère, de l'étonnement à la tristesse. Mais, il n'y avait d'autres choix que de lâcher-prise, la résilience étant nécessaire pour survivre à ce délai...

Alors là, vous vous en doutez, pas question de rester dans le Winnie suite aux événements de la nuit précédente. De plus il n'y avait plus une goutte d'eau dans le réservoir (nous l'avions hivernisé lors de notre arrêt pour dormir la nuit précédente) et il était loin d'être de niveau. Pour une nuit ça va mais pour trois, c'est une autre affaire!

J'ai ramassé mon portable, l'ai rentré dans un sac à dos et l'ai tapé solidement avec du duct tape, j'ai rempli un sac de provision avec nos brosses à dents, le jeu blocus, mon pyjama, quelques vêtements de rechange et nous sommes partis à la recherche d'un hotel où je pourrais me brancher pour communiquer avec les enfants. Notre premier arrêt fut décevant: un hotel minable, sale où je n'aurais pas été surpris de vivre des événements semblables à ceux de la nuit d'avant. Puis nous avons trouvé sur le bord de l'autoroute un SUPER 8.

Nous y sommes entrés, sales, maganés. J'avais les yeux rougis par les larmes et la voix éteinte par l'émotion. Nous arrivions en moto, les bras chargés de paquets et j'avais un ordi tapé dans le dos... Nous devions donner un drôle de spectacle car la dame me regarda et me dit: Vous allez être bien ici. Ne vous en faites pas... Je dû retenir le torrent de larmes qui ne demandaient qu'à se déverser pour soulager la grande tension intérieure que je ressentais...

Nous fîmes plusieurs voyages au winnie pour ramener des sacs remplis de vêtements sales. Pourquoi ne pas mettre notre lessive à jour? Puis, nous sommes allés nous chercher du vin, quelques grignotines et un peu de fromage. J'ai passé mon temps sur l'ordinateur et Pat a écouté une multitude d'émissions incroyables sur des chaines américaines. Finalement, à ne rien faire, si ce n'est de sortir manger au resto deux fois par jour, le temps passa rapidement.

Le mardi matin, la pièce arriva très tôt et à midi nous étions déjà en route.... Le petit repos forcé nous a fait du bien finalement. De plus, la facture était beaucoup moins salée que nous l'avions prévu... On pouvait repartir le coeur léger vers la maison...

3 commentaires:

Anonyme a dit…

Mazette, je n'avais pas compris que le retour avait été si épique. Notamment la nuit dans le Winnie !!

gaétan a dit…

Ouais assez spécial comme retour.

Anonyme a dit…

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