lundi 13 août 2007

Enfin...

Et bien voilà.. pour le reste, quelques petits escales dans des endroits que nous aimons particulièrement, histoire de nous dégourdir, de laisser nos chiens faire leurs petits besoins et de casser la croûte.

Comme Baie des rochers, un petit village de Charlevoix où il y a de magnifiques sentiers menant à des endroits méconnus et paradisiaques (à notre plus grand bonheur).

Ou encore à Saint-Siméon, le temps de boire un verre de vin et de manger, tranquilles à l'ombre d'un arbre. Évidemment, Les enfants se sont baignés, comme à leurs habitudes.

Ensuite, le vent nous porta jusque chez nous avec un douzaine d'heures d'avance, car nous devions aller constater l'étendu de certains dégats survenus durant notre absence. Je ne vous l'avais pas raconté mais une colonie de fourmis avait décidé d'entrer chez nous pour squatter la cuisine et Alex, paniqué, nous avait réveillé assez tôt le matin, pour nous demander comment marchait la balayeuse... Nous avions envoyé le beauf à la rescousse et je peux dire que des cadavres de fourmis, il y en avait beaucoup à notre retour.

De plus, un autre coup de fil nous apprit que l'eau était montée au sous-sol et que la pompe ne marchait pas. Encore une fois, le beauf fut envoyé sur les lieux du sinistre et les nouvelles reçues par la suite ne regardaient pas bien... L'eau était asséchée mais des travaux devaient être entrepris pour régler le tout!

Nous venons donc, de faire faire des travaux sur le terrain pour canaliser deux sources dont les drains étaient bloqués. Pour les fourmis, ni vues, ni connues!!!

Un voyage presque parfait si ce n'avait été de cela. Heureusement que mon grand occupe la maison pendant notre absence. Au moins, je ne suis pas revenue la maison envahie de fourmis et innondée d'eau boueuse!

jeudi 9 août 2007

Top 10, soirée magique




Il y a de ces journées inoubliables où l'impression d'avoir vécu des moments extraordinaires nous habite et nous remplit d'un sentiment se rapprochant de l'exaltation. J'exagère? Alors en ce qui me concerne pas du tout...

Une belle journée chaude d'été, un soleil caressant, un fleuve calme, sans vagues et sans aucunes rides, une petite effluve de fraicheur suffisante pour respirer à fond, une rivière assez chaude pour se baigner des heures et des baleines passant à proximité.

Tout comme aux Bergeronnes on entendait leurs souffles et leurs respires profonds régulièrement. Une baleine à bosse, une bleue, un rorqual... Tous s'exclamaient devant ce traffic constant.

Puis, le soir venu, les baleines ont quitté l'autoroute pour venir se nourrir à l'embouchure de la rivière Godbout. Directement devant nous, qui étions aux premières loges.

Des roulades sur le dos, nageoires sorties en harmonie telle une danse synchronisée...
D'énormes machoires sortants complètement de l'eau... Pour disparaître aussitôt!
Des rondes et des rondes et des rondes....

Ce ballet aquatique a duré des heures et des heures. Les baleines ne se lassant pas de se donner ainsi en spectacle... Les habitants du village étaient alignés sur le quai, se demandant à quand remontait un tel événement. Puis, la lune s'est levée, rosâtre, orangée. Une magnifique pleine lune, telle que je n'en ai jamais vu! Une soirée unique, une nuit magique...

J'ai réellement eu l'impression d'être au bon endroit, au bon moment et, au son des souffles des baleines, je me suis endormie pour une nuit peuplée de mille rêves...

De retour à Godbout





Nous fîmes un détour d'une 20aine de kilomètres pour nous rendre à Pointe-des-monts mais nous ne sommes même pas sortis du motorisé. Le camping: ordinaire... Le phare: payant... Rien pour nous donner l'envie de rester. J'en ai vu des phares mais jamais, jamais nous n'avons eu à payer pour aller nous promener sur un site. Que ce soit à Peggy's Cove, aux îles de la Madeleine, en Gaspésie... Alors, nous l'avons regardé et nous sommes repartis. Aussitôt arrivés, aussitôt repartis!!

Nous sommes retournés à Godbout et nous avons profité d'une agréable nuit fraîche. Aujourd'hui, le vent est bon, les enfants se baignent et ils ont enfin traversé la rivière. Les baleines passent en grand nombre devant et on entend distinctement leurs souffles.

Nous sommes campés directement à l'embouchure, le fleuve devant et la rivière à droite. En fait, nous somme sur le terrain d'un vieux monsieur très sympathique qui nous permet gracieusement de profiter de ce site mais qui nous demande, en échange, de ne pas laisser de déchets. C'est un excellent deal!!!

Nous profitons à fond de nos derniers jours de vacances.. Nous nous baignons, nous marchons sur la plage ou encore sur la jolie rue du village et nous farnientons!

baignade et jeux de chiens










Ce matin, le temps était moins clair, les enfants ont joué à se jeter des sorts avec de superbes baguettes magiques trouvées sur la grève. Puis, nous avons marché jusqu'à la rivière où ils se sont baignés et amusés pendant des heures. Notre vieux chien Max s'est décidé, après quelques hésitations, à aller chercher les bâtons que les enfants lui lançaient dans l'eau profonde. Max, comme tout les golden retreiver, a toujours aimé nager mais il manquait de confiance. Il y a reprit goût rapidement. Alors inlassablement les enfants lui ont lancé des bâtons et s'en lançait eux aussi.. Vous imaginez? Des enfants et un chien allant chercher des bâtons avec leurs bouches et leurs gueules... C'était très drôle! Depuis ce temps, Sara se prend pour un chien. Présentement, elle dort sous la table collée sur Max et ne répond qu'au nom de Coco...

Il est 15h, nous commençons à ranger et nous partirons vers Pointe-des-Monts sous peu. Sur cette destination, les avis sont partagés. Si c'est vraiment beau, nous coucherons au camping, sinon, nous retournerons à Godbout. Sara veut vagabonder: C'est bien mieux, dit-elle...

Moustiques et Panique

J'utilise toujours des produits très naturels pour chasser les moustiques. Le dtt me fait peur et je répugne à en enduire la peau tendre de mes enfants. Mais après une nuit presque entière à me battre avec les brûlots, vous savez les petites bébittes grisâtres, si minuscules que vous ne les voyez même pas, j'aurais tout donné pour avoir la lampe off, super toxique, de ma chum Nath.....

Chaque fois qu'elle l'allume, je me tiens loin et j'ai l'impression de suffoquer mais c'est quand on vit un moment comme celui de cette nuit, que le dicton - aux grands maux les grands remèdes - prend tout son sens!!

Pour faire un portrait fidèle de la situation, il faut s'imaginer une chaleur suffocante, un vent inexistant, des centaines de brûlots piquant à qui mieux mieux, et nous, nous tapant sans arrêt pour essayer de tuer (sans pitié) ces ignobles petites mouches inutiles et hypocrites....

À bout de nerf, je me suis mise à paniquer. J'ai enlevé, que dis-je, arraché mes bijoux, j'ai ordonné à Pat de se tenir dans son coin (je ne supportais pas les colles-colles), je me suis relevée pour allumer des chandelles à la citronnelle et un bâton d'encens (je sais que ça ne chasse pas les moustiques mais ça fait de la boucane!), je nous ai enduit (même les enfants qui dormaient) de lait à la citronnelle et je nous ai aspergé de chasse-moustiques (sans dtt).

Enfin, j'ai pu m'endormir....

mercredi 8 août 2007

On repart vers le sud-ouest






M'étant mise à l'eau assez rapidement la veille, la levée du corp ne fut pas trop difficile. Heureusement, car la halte routière où nous nous trouvions était fort achalandée. Cafés, salutations à nos amis et pour nous reprîmes la 138 ouest. J'eus un petit moment de nostalgie car même s'il nous reste encore du temps pour remonter lentement vers la maison, je sais que nos vacances tirent à leurs fins!


Que voulez-vous, l'aventurière-gipsie a été réveillée en moi. Un monstre (sympatique au cheveux gris) a été crée!!! Je vis depuis quelques années en fonction de nos voyages, j'adore le mode de vie, la sensation de liberté, le cocon familial, la conception des itinéraires, la lecture de divers bouquins... Si j'avais commencé cette vie au début de la 20aine, j'aurais surement été du genre à voyager le sac au dos.


Chose certaine, nous avons bien fait d'avoir les enfants jeunes, car ils évoluent avec nous dans cette aventure. Ce sont de merveilleux compagnons qui ne rechignent jamais, au grand jamais sur le mode de vie que nous choisissons pour eux. Ils s'emballent pour des projets futurs autant que nous et profitent du moments présents sans chiâler de ne pas aller à la ronde ou de visiter les grandes attractions! Ils connaissent le côté wild de la Floride mais ne verront WaltDisney que de leurs propres chefs... Papa et maman étant allergique à la foule.


Aujourd'hui, nous sommes retournés à Sheldrake, l'endroit aux anses désertes, pour cueillir des chicoutais et des camarines noires. Le soleil brille, le fleuve miroite de magnificence... Cet endroit me parle. Dans une autre vie, j'ai dû être une amérindienne allant cueillir des baies dans un endroit semblable à celui-ci! Puis au village, traversant le pont (de la rivière Sheldrake) je vis une maman phoque et son petit batifolé dans cette rivière incroyablement limpide et d'un vert caraïbe à se jeter par terre. Nous réussîmes à stationner le motorisé un peu plus loin et descendîmes jusqu'à une petite baie que formait la rivière. Un paradis... un pur paradis... nous voyions le fond partout et ma gang ne put résister (c'est évident) à se saucer. Sauf que, c'était un paradis pour les mouches noires aussi, alors pendant leur baignade, je passai mon temps à me battre avec elles!


Nous sommes présentement à Rivière-Pentecôte à la plage de l'anse. Un endroit recommandé par Michel et Seb. C'est beau, dans le genre que j'adore, puisque les anses se succèdent les unes aux autres ainsi que les petites plages de sable blond. Pour venir ici, je vous jure que c'était assez extrême: un petit chemin de terre, étroit et comportant quelques trappes de sable. Pat a pris le temps d'aller vérifier où passer pour ne pas avoir de problèmes...


On se promène sur les caps de roches, on explore le rivage mais, les bébittes règnent en reines ici. IL y avait moins de moustiques en Minganie. Je m'ennuie un peu de Sheldrake et de Hâvre-Saint-Pierre même si le temps était plus frais!

mardi 7 août 2007

Natashquan et party improvisé en soirée!











Nos hésitations, à nous rendre jusqu'à Natashquan, furent vaincues par un petit matin grisâtre. Que faire d'intéressant sinon de rouler sur la 138 et d'aller voir la terre natale de Gilles Vigneault. De plus, quel petit bled du bout du monde peut se vanter d'être aussi connu, et de si belle façon de surcroit?

Les joutes de trou-de-cul et les tours de magie ont fait place à des activités plus intérieures. Chacun dans leurs coins (autant que faire ce peut), les enfants lisent tranquillement, ne quittant les lignes des yeux qu'à notre demande pour admirer un plateau rocheux, un bord de mer ou un marais.

Je me sens aussi dépaysée que si j'étais en Floride, entourée de palmiers. Le paysage depuis Mingan est si différent, c'est impressionnant d'être sur le bouclier Canadien. La toundra, les marais, les anses rocheuses, les rivières s'engouffrant souvent dans des canyons, les épinettes si petites... Je ne regrette pas d'avoir poursuivi l'aventure aussi loin.

Nous avons cassé la croute au café-bistro de l'Échouerie, Phil, absorbé dans sa lecture, n'est sorti du motorisé que le temps de manger sa soupe aux légumes. Nous (les autres) avons marché jusqu'au magasins des galets et nous nous sommes promenés sur la grève. Deux rivières arrivent à Natasquan, ce qui rend le lieu propice à la baignade. Cependant, aucun de nous n'a eu envie de se saucer puisque nous regrettions d'avoir laissé nos tuques dans le motorisé... C'est beau, mais petit! En quelques heures, nous avions fait le tour... Le temps étant encore sombre et le froid mordant, notre décision fut de revenir à Hâvre-Saint-Pierre!

Nous nous sommes arrêtés à une halte routière surplombant le fleuve et la ville. Puis, j'ai fait chauffer des pizzas dans le micro-ondes et nous avons ouvert une bouteille de vin rouge pour arroser ce met recherché. Pendant ce temps, une camionnette arriva et Bill, dans toute sa férocité partit attaquer les nouveaux arrivants. Je filai à sa poursuite en servant mon baratin habituel:
- Ne vous inquiétez pas, il n'est pas méchant. Il n'a qu'une mauvaise approche....

Alors à ce moment, c'est immanquable, il se fait flatter et Max arrive en trombe pour avoir sa ration de flatouilles lui aussi...

L'approche étant faite, nous avons discuté de nos itinéraires et nous échangâmes des endroits pour dormir, des petits paradis à découvrir et nos impressions sur la côte nord.

De fil en aiguille, les discussions s'enflammèrent, les rires fusèrent et nous nous assîmes ensemble autour du feu que Pat venait d'allumer, en sirotant du vin et de la bière. Ce fut un sympatique party improvisé, avec en prime, la vue imprenable sur le fleuve.

Mes enfants ont eu l'occasion de fréquenter un couple gai et je peux vous dire que cela a provoqué beaucoup de discussions le lendemain. On a beau être ouvert, c'est dans le vécu que l'on comprend, que l'on se conscientise... Pour Pat et moi ce n'était pas une expérience nouvelle mais pour nos enfants oui.. Ils n'ont pas arrêté de s'extasier le lendemain sur leurs gentillesses, leurs personnalités et leurs drôleries. Ils les ont beaucoup aimé. Et nous aussi... Michel et Seb sont la plus belle rencontre de notre voyage! Et puis pour couronner le tout, je me suis trouvée un nouveau coiffeur (qui coiffe des têtes connues) pour ma tête grise.

lundi 6 août 2007

À propos des Cayens de Hâvre-Saint-Pierre

Ma source officielle n'est nulle autre que le capitaine de notre bateau, le calculot. Il nous a raconté bons nombres d'anecdotes savoureuses sur les îles Mingan, sur Hâvre Saint-Pierre et certains de leurs illustres habitants...

Tel Firmin, qui avait remarqué qu'une des îles regorgeait de foin. À tel point qu'il allait en chercher pour nourrir ses vaches... Ainsi, il s'appropriait l'île et les autres se mirent à la désigner comme étant l'île à Firmin. Un jour, il eut une idée géniale. Ayant remarqué qu'il y avait de l'eau douce, il décida d'amener ses vaches là-bas: elles pouvaient paître, boire et lui aller en vacances au lieu de faire les foins et de les transporter par bateau. À son retour... toutes les vaches étaient mortes, elles avaient mangé une plante toxique! Mais encore aujourd'hui, cette île porte son nom!

Les Acadiens ne prononcent pas leurs R car lors de la grande déportation, certains d'entre eux se rendirent en France pour demander l'aide du Roi. Mais il les abandonna à leur triste sort. Ils décidèrent donc de ne plus prononcer leurs R. R pour roi, reine, royauté... ils les ont remplacé par des k et h.

Les origines du Hâvre-Saint-Pierre remontent à 1857. 5 familles des îles de la Madeleine arrivèrent dans l'espoir d'avoir une vie meilleure. Effectivement, l'endroit répondit aux attentes. D'autres en entendirent parler et affluèrent à leurs tours. À l'époque, le village se nommait: le village de la pointe. À un certain moment comme tout allait pour le mieux, le village était peuplé et la pêche était bonne, ils décidèrent de lui donner un vrai nom. Hâvre pour l'île devant et Saint-Pierre car c'est le patron des pêcheurs. Ils fêtent cette année le 150e anniversaire de leur arrivée.

Un coureur des bois trouva une roche noire. Il pensait bien avoir trouvé du charbon pour se chauffer l'hiver. Il envoya son petit trésor pour le faire analyser et il se trouva que c'était un mélange de fer et de titane. L'économie d'Hâvre Saint-Pierre est florissante en grande partie à cause de ce secteur, puis par la pêche (surtout au crabe) et enfin grâce au tourisme.

J'ai bien aimé ses histoires, agrémentées de son accent sympatique. Je vous l'ai déjà dit, j'adore l'accent des Acadiens. Ce peuple a des racines profondes et une grande fierté. Partout les drapeaux flottent, des voitures sont peintes aux mêmes couleurs et ils sont fiers de leur accent chantant... Une de mes histoires d'amour...

Fierté parentale




Avant de sortir du bateau, une dame s'approche de nous (Pat et moi), se penche un peu, nous prend par les épaules et nous dit:

- Vous avez une très belle famille, ce que ça doit être agréable de voyager avec des enfants comme les vôtres...

J'étais très émue et Pat de me chuchoter qu'une autre dame sur le pont supérieur lui avait dit à peu près la même chose, mot à mot!

Il faut dire que sur 37 passagers à bord du bateau, il y avait 5 enfants dont les 3 miens. De plus, fidèles à leurs habitudes, ils se sont intéressés et ils ont posé des questions pertinentes... Et à notre plus grand bonheur, ils ne sont pas chicanés un seul instant.
_______

Charles, fidèle à sa personnalité d'artiste a vu et deviné toutes les formes dans les monolithes avant tout le monde. Il en voyait même plus.. la guide en riant lui a demandé s'il avait bu du thé du labrador (qui a des propriétés hallucinogènes). Puis, elle a amené mes enfants voir des formes plus subtiles et difficiles à détectées. Quoique plus réelles une fois trouvées!

Les îles Mingans











Au matin, après quelques cafés et de délicieux croque-monsieurs, nous sommes partis vers longue pointe de Mingan. Nous ne savions trop quand faire notre excursion mais le soleil éclatant et le vent qui était moins intense, nous invitaient à la faire la journée même. Il a tellement venté les derniers jours que nous n'avons même pas porté suite à notre projet d'aller sur l'île Basque, à partir de Sept-îles.

Arrivés à Longue pointe de Mingan, à l'information de parc CAnada, nous nous sommes rendus compte que l'excursion que nous voulions faire se faisait à partir de Hâvre Saint-Pierre. Nous remontâmes à bord et partîmes illico!

En fait, l'excursion qui nous intéressait avait comme sujets la flore et la géomorphologie des îles Mingans. Je réussis à bouquer notre départ pour 16h, et nous avons passé la journée sur le quai, endroit très touristique situé tout près d'une poissonnerie (miam, miam). Nous nous sommes payés un autre festin de crabe pour le diner et nous avons rencontré un couple de nomades rénovateurs (ils refont un vieux motorisé) qui ont vu White head, dans la baie de Fundy. Je pensais vraiment que nous étions les seuls à avoir vu cet endroit!!

À 16h donc, nous sommes montés à bord du Calculot et nous étions 37 passagers. Nous avons visité l'île du fantôme et la guide de parc Canada nous a offert une visite axée sur la flore alpine et artique présente sur les îles Mingans (lande). Elle nous a aussi donné beaucoup d'informations sur les petits fruits (chicoutais, airelles, camarines,etc.) ainsi que sur des plantes comestibles et d'autres toxiques. Il y avait de beaux monolithes et c'était très dépaysant....

Ensuite nous nous sommes rendus sur l'île Niapiscau où le célèbre poète Jomphe a donné des noms à plusieurs monolithes dont la plus célèbre, est la femme de Niapiscau. La guide nous a expliqué la formation des îles Mingans et ce fut très instructif: Une mer chaude pendant des millions d'années où se dépose des couches et des couches de sédiment, une glaciation, des glaces de plusieurs km d'épaisseur qui écrasent les sédiments puis.. un dégel lent, le retrait de la mer et l'érosion.... Un travail de titan!!

Au retour à Hâvre Saint-Pierre vers 19h30, nous avions l'estomac dans les talons. Unanimement nous avons décidé de venir nous installer au camping municipal pour la nuit. Notre première nuitée du voyage. Douches, vidangeage du motorisé et une petite brassée de jeans étaient nécessaires. Et puis, nous sommes ravis du site, directement sur le bord du fleuve. J'ai paressé longuement sous la douche très chaude...

dimanche 5 août 2007

Résumé de la journée

Les 188 escaliers après le sentier extrême!!

Les chutes Manitou


Une anse de Sheldrake



Arrêt Dodo, Rivière Saint-Jean




Avant cet arrêt au paradis (Sheldrake), nous sommes allés voir les chutes Manitou. Pour les admirer dans toute leurs splendeurs, il faut marcher en forêt le long d'un sentier cahoteux, où les racines et les ruisseaux sont autant d'embûches, qu'il y a de mouches noires au stationnement. Et, j'exagère à peine. Enfin, il faut descendre 188 marches (Charles et moi les avons compté) pour qu'elles nous apparaissent dans toute leurs majestuosités. Elles sont aussi hautes que la chute Montmorency à Québec et l'eau de cette rivière est glaciale car elle prend sa source très haut sur le bouclier canadien.

Il y eu notre arrêt sur le bord du fleuve, juste après Sheldrake puis, nous sommes arrêtés à la maison de la chicoutai à Rivière au Tonnerre. J'ai su que les petits fruits étaient de camarines noires et qu'elles étaient comestibles.. Charles aurait donc pu y goutter sans problèmes. De plus, nous nous sommes rendus compte qu'il y avait aussi des chicoutais.. Nous arrêterons peut-être au retour, faire une petite cueillette.

Pour dormir, nous avons couché à Rivière Saint-Jean. Un endroit en retrait, peu connu et où notre motorisé passait tout juste...

Le Québec est une vaste région. En voyageant sur la côte nord, on se rend compte à quel point le territoire est grand et.. vierge. Les villages, peu pleuplés, sont tous éloignés les uns des autres et peu de chemin, très peu quittent la route.

Comment faire paniquer sa mère....




Je rêvasse, couchée sur un tapis de mousse et de lichens recouvrant d'immenses caps de roches entourant de magnifiques anses turquoises. Les sternes artiques plongents sans relâche pour attrapper du poisson (enfin j'imagine). Le charme opère, je suis transportée. La famille au complet, chiens compris semble évoluer dans un autre monde, un monde perdu ou une autre dimension. Nous sommes seuls tel Robinson Crusoé sur son île.

Le silence est soudain rompu par Charles:

- Miammm... hummmm.. miammm....


Je me demande bien ce que Charles déguste. Mon cerveau se met en mode retour à la réalité et je le regarde se lécher les doigts goulûment.


- Mmmmmm.. c'est bon... c'est surette, ça goutte un peu les gadelles.
- Heille.. mange pas ça le smat, hurlé-je sur un ton histérique. Charles, voyons, c'est surement toxique...


Je panique, je me demande bien comment un enfant, averti depuis son plus jeune âge sur les dangers des plantes, des petits fruits et des champignons peut avoir goutté à un fruit qu'il ne connait pas!!!


- M'man, je pensais que c'était correct... ils ressemblent à des bleuets.

- pfff.. Tu penses trop!! Les fraises commencent tout juste mûrir ici, c'est pas demain qu'il va y avoir des bleuets


Et là, je l'imagine, vomissant... beurkkk...


- C't'un joke m'man...

- Ouais.. une belle joke pour me faire capoter...
et j'ai ri .... jaune!!!!!!

Sept-Îles

Sur la promenade de Sept-îles

Coucher de soleil sur la rivière Moisie



feu sur la plage, près du vieux quai
Nous avons discuté avec un couple de Québec, passant aussi la nuit ici

Plusieurs personnes nous avaient suggéré le quai de Sept-îles et bien.. nous n'avons pas tellement apprécié. Le site est beau, mais après avoir acheté du poisson et du crabe à la poissonnerie, zieuté dans les petits stands d'artisanat et bouquiné dans des étalages de vieux livres, nous en avions pas mal fait le tour. En plus, nous nous sommes fait suivre par un homme d'une quarantaine d'années, bedonnant et pas subtil pour deux sous.. j'ai détesté ça.. je n'avais qu'une envie, quitter la ville et retourner me perdre sur le bord d'une plage déserte.


Nous n'avons roulé que quelques minutes sur la 138 et nous sommes passés devant Maliotenam (réserve autochtone connue à cause du groupe Kastin) pour nous rendre sur les rives de la rivière Moisie, tout au bout, sur la pointe sablonneuse où était érigé, jadis, un village. Le Village fut déplacé à cause des assauts répétés du vent et de l'eau. Mais qu'importe, maintenant, blancs et Innus squatent là dans des roulottes...


Nous voyons beaucoup d'Innus (Montagnais). En faisant mon épicerie cette après-midi dans le Maxi de Sept-Iles, j'en ai entendu plusieurs parler entre eux, dans leur langue et j'ai trouvé ça très émouvant... Ici, à Moisie, leurs enfants sautent en bas du vieux quai.. j'adore me retrouver dans cette situation.. J'ai appris qu'Innu veut dire: être humain!


L'eau est à bouillir, ce soir nous faisons un festin de crabe.

vendredi 3 août 2007

Jouer dans les vagues




Nous voilà à Gallix... Une agglomération d'environ 300 habitants, annexée à Sept-îles depuis la fusion des municipalités. C'est ici que l'estuaire du fleuve Saint-Laurent devient golfe. Nous sommes sur une pointe de sable à l'embouchure d'une rivière. Surprenant non? Nous ne pensions pas coucher ici mais disons que nous avons passé tout droit à l'endroit décidé au préalable. Patrick et moi avons comme principe de ne pas revenir sur nos pas alors nous avons atterri ici, un endroit recommandé par le couple de Gipsy.

En route, nous avons admiré un paysage côtier incroyable. La route sillonne les montagnes, à flanc de falaises, le fleuve à nos pieds.. je vous le dis, de toutes beautés! Je vous dirais que cette partie ressemble étrangement à la Cabot Trail en Nouvelle-Écosse. Puis, nous sommes arrêtés à Rivière pentecôte, le temps de nous vidanger...

Ici, les vagues sont impressionnantes. Les enfants ont revêtus leurs Wet suits et s'en sont donnés à coeur joie avec leurs planches. L'eau est froide certe, mais toujours baignable près de l'embouchure des rivières. Des heures de plaisir suivies d'une baignade dans l'eau chaude de la rivière pour se désaler un peu, d'une belle promenade sur la pointe de sable et d'un peu de travail. Et oui, nous avons ramassé du bois pour notre feu!!

Des Gallixois sont venus nous parler. C'est Max notre vieux Golden retreiver qui attire tout le monde. Il nous force à nous faire des amis (amis étant le terme que nous utilisons toujours pour parler des gens rencontrés en voyage). On nous suggère le quai de Sept-îles, l'île aux Basques accessible par bateau, la chute Manitou (déjà inscrite en priorité à notre itinéraire) et surtout d'aller se chercher des fraises à coeurs noirs, la saison venant de débuter ici.
Nous sommes justement entrain de nous gaver de ces délicieuses fraises. Elles sont fermes, sucrées et c'est unanyme, ce sont les meilleures que nous avons mangé à vie!!

Nous sommes en route pour Sept-îles...

Deux jours de farniente à Godbout
















Le retour fut plus rapide. Mais, nous avions besoin de poser nos pieds à terre et de prendre ça cool pour un petit bout... J'avais entendu dire qu'il y avait un superbe endroit où nous pouvions camper gratuitement à Godbout et c'est là que nous nous sommes rendus.... C'est un village fort joli et la rue principale, qui longe le bord de l'eau ne fait à peu près qu'un kilomètre entre l'embouchure de la rivière Godbout et celle de la petite rivière. Aucune maison n'est construite sur le bord de la mer ce qui lui confère un charme particulier.

Nous sommes installés à l'embouchure de la rivière Godbout au parc municipal. Ce parc fut cédé au village par la famille Molson, qui possède les terres sur le bord de la rivière à saumon, pour accomoder les habitants et qu'ils puissent pêcher des truites de mer à l'embouchure. L'endroit fut déjà aménagé pour le camping mais j'imagine qu'il n'y a pas assez de campeurs pour que ça vaille la peine de l'entretenir et de payer des employés.

La rivière est chaude, le fleuve tout près, une magnifique pointe de sable avance dans le fleuve (comme partout d'ailleurs sur la côte nord), la baie est entourée de magnifiques montagnes, les baleines y sont omniprésentes, les habitants du village sont jovials et nous veillons à ne pas les déranger lorsqu'ils viennent pêcher. À marée basse je crois, mais je n'en suis plus certaine.
Nous avons passé deux nuits à Godbout. Au menu: baignades, promenades sur la plage, fabrication de bijoux, parties de cartes enflammées et... nous avons dormi comme des marmottes. Nous dormons et dormons et dormons... C'est incroyable de dormir autant!

Comme nous ne fréquentons pas les campings, nous devons faire attention à conserver notre autonomie. Nous n'utilisons l'eau de notre réservoir qu'au minimum et veillons à ne pas trop remplir notre réservoir septique. La baignade est donc notre mode de nettoyage officiel! Pour faire ce genre de voyage, il ne faut pas être fanatique de douches et de télé.

J'ai rencontré un couple de pré-retraité au mode de vie gipsy... Des gens forts intéressants qui m'ont laissé en cadeau des indications pour d'autres merveilleux sites au s'arrêter. Mon itinéraire semble au poil. Mais, après avoir discuté avec eux, Pat et moi avons décidé de laisser tomber Pointe des Monts et de n'y passer qu'au retour, si le temps nous le permet.

Ce matin, je me suis levée en catimini. Marchant sur la pointe des pieds, ouvrant mes armoires lentement en prenant soin de ne faire aucun bruit, ne laissant l'eau que frémir pour éviter que le canard ne se mette à crier. Je voulais siroter mon café du matin, seule avec moi même. Et bien, quelques minutes plus tard, mon homme est sorti me rejoindre et finalement, c'est à deux que nous avons profité du calme ambiant. Ensuite, nous avons déjeuné au restaurant pendant que Pat remplissait notre réservoir d'eau au traversier, puis nous sommes allés à l'autre extrémité du village où se trouve une autre halte sur les rives d'une petite rivière. Les enfants descendent la rivière sur leurs planches et s'amusent comme des fous! Chaleur et soleil sont au rendez-vous.

Nous continuerons notre périple sous peu...

jeudi 2 août 2007

Situations extrêmes




Ce matin, départ pour Manic 5. Une visite du plus grand barrage à coffres et à voûtes multiples au monde. Avec la quantité de béton requise pour sa construction, on pourrait faire un trottoir reliant le pôle nord au pôle sud... Vous imaginez??!!! La visite fut très instructive et je crois que Philippe a des aptitudes d'ingénieur en lui. Il a posé des questions fort intelligentes et à propos. Nous sommes entrés à l'intérieur, sommes allés au pied d'une voûte, avons admiré le paysage de la route construite au dessus et avons eu droit à un cours presque complet sur la façon dont se produit l'électricité...

Nous rendre de Baie Comeau au barrage Daniel Johnson nous aura pris presque 4 heures avec notre motorisé de 26 pieds. La route est sinueuse soit mais le pire, ce sont les vagues omniprésentes qui nous faisaient valser tel un petit bateau sur des flots déchainés. Monte la vague, descend la vague... Tourne, monte une côte, descend la côte et oups.. une autre vague!!!! J'exagère mais n'empêche que c'était assez holé holé...

Il n'est donc pas question de faire un aller/retour. Un coucher au pied du barrage s'impose. De plus, Sara veut voir le barrage illuminé, à la noirceur. Nous nous sommes mis un peu en retrait, avons fait un feu pour chasser les millions de mouches noires voraces qui nous attaquent sans répit et l'alimentons avec des herbes fraiches pour qu'il boucanne en masse.

N'empêche, que je trouve risqué de coucher ainsi au pied du barrage, au diable le plan d'évacuation, nous sommes bien trop près. Et puis, je n'ose imaginer l'énorme champs magnétique dans lequel nous nous trouvons... J'appelle ça vivre dangereusement!

Un artiste est un artiste...


Charles a fabriqué ce bâton avec ce qui lui est tombé sous la main.. Il sert à faire virer le vent et fut laissé en signe de respect pour le fleuve, bien planté dans le sable chaud!

Pointe aux Outardes














Nous avons droit à des démonstrations de tours de magie depuis le début du voyage. Les enfants se pratiquent encore et encore. Je leur ai dit de ne pas le prendre personnel mais là, je ne suis plus capable.... Je m'en veux, une bonne mère est patiente et se doit d'admirer ses enfants inlassablement, patiemment. Pourtant, j'ai besoin d'un petit break!!


Nous avons roulé jusqu'à Pointe aux Outardes tout près de Baie Comeau. Puisque nous voulons nous rendre visiter Manic 5, l'arrêt nous semble tout approprié. Épuisés, nous voyons une pancarte indiquant un camping à proximité, il est 3 h et nous roulons depuis 5 heures... Nous avons hâte de nous mettre en mode relaxe. Le fameux camping est affreux et nous ne nous voyons pas pantoute nous installer là pour la soirée. Mais alors là, pas du tout...

Nous reprenons la route et nous rendons au Parc régional de Pointe aux Outardes. Un endroit magnifique avec des promenades de bois longeant les dunes, des marmottes adorant la salade que Charles leur offre gentiment, une eau assez chaude pour permettre une petite saucette, de la glaize pour se salir un peu et des rosiers côtiers merveilleusement odorants...

En nous y rendant, nous avons remarqué qu'il y avait un quai municipal.. une idée germe... Nous irons voir au retour s'il est interdit de camper. Si non.. on s'installe là pour la nuit! L'endroit est magnifique, la plage longue et dorée... Les enfants courrent sur la grève avec leurs chiens et ça nous donne un vrai répit des tours de magie.

Un feu agrémente notre soirée. La page est ouverte: Nous sommes en vacances pour vrai...

Itinéraire ou itinérance?


Comme d'habitude, j'ai conçu un itinéraire. J'aime bien avoir une idée générale de ce que je veux voir, visiter et explorer... Cependant, la porte est toujours ouverte à l'imprévu et aux changements. Parce que vous savez, les suggestions fusent au gré des rencontres et au détour d'un chemin, le charme peut nous gagner et nous mener à voir de merveilleux coins de paradis....


Cependant, notre premier coucher était prévu et nous nous y sommes tenu: Information touristique de Baie Saint-Paul. Sara a joué sa partie de soccer et nous avons quitté immédiatement après, soit vers 20h... Alors après 4 heures de route, le repos est bien mérité tout en ayant fait un bon bout de chemin pour notre entrée dans la côte nord le lendemain... Soit dans le secteur de Manicouagan...

Amoureuse de la côte nord


Je suis profondément amoureuse de la côte nord: de ses rivières, si nombreuses, qu'on les compare à des veines, de l'air marin frais et vivifiant, des interminables plages de sable blond, des marais, de la toundra, des rochers recouverts de lichens affichant la vieillesse et la solidité du bouclier canadien, des anses de Sheldrake avec leurs eaux turquoises, de la baie de Godbout, des galets de Natasquan, des monolithes des îles Mingans ainsi que des petits fruits que nous avons pris plaisir à cueillir.


Je me suis laissée charmer par le bout du monde. J'ai vécu en nomade sur ces terres vastes et peu peuplées, à un rythme différent de celui dans lequel je vis au quotidien. J'ai vécu des instants uniques qui, je vous l'avoue, se classent dans le top 10 de mes journées à vie...


Si le bout du monde existe, si la paix est possible, si le paradis est à notre porté, j'y ai touché! Des moments de graces, de paix, de bonheur, de calme et de sérénité. L'impression, d'avoir trouvé la terre promise...


Nous avons vécu en nomades; couchant ça et là sur le bord de la mer, à l'embouchure de magnifiques rivières à saumon, dans le stationnement d'une halte surplombant Havre Saint-Pierre. En somme, des endroits tous plus magnifiques les uns que les autres, où nous avons rencontré des gens de là-bas ou encore, des passionnés comme nous, dans lesquels on se retrouvait un peu...


Une merveilleuse aventure..